Il est de notoriété publique dans notre monde de « Ministes » (ces personnes qui trouvent du plaisir à se mettre dans un petit bateau de 6.50 m au milieu de l’eau, des vagues et du vent) que faire du Mini, c’est passer quand même beaucoup de temps une perceuse dans une main, une scie dans l’autre et un pinceau entre les dents. Voire encore plus lorsqu’on est, comme moi, sur un proto.
Parmi mes dernières réalisations, je vais vous parler du bout-dehors de mon bateau.
Petite définition : il s’agit de la pièce qui en rouge dépassant à l’avant, et qui permet de gréer les voiles d’avant (spinnaker et gennaker – le spi étant en jaune). On voit facilement que sans cet élément, je ne peux pas mettre en place ce spi. (ou alors ce n’est plus un spi, puisque le principe c’est d’avoir une grande voile qui se gonfle comme un ballon à l’avant pour les allures portantes…).
Donc le « machin » rouge… Wikipedia nous indique qu’il s’agit d’un espar fixe ou rétractable permettant de gréer ces fameuses voiles d’avant. Exactement ce que je disais, et l’élément à retenir pour la suite c’est « rétractable ».
Voici une jolie photo de ce que ça donne en vrai ….
Revenons donc au sujet : le bateau fait 6.50 m (il faut suivre quand même) et la Classe Mini nous autorise les espars à partir du moment où ils sont rétractables, amovibles, etc … de façon à ne pas dépasser les 6.50 m.
Le bout-dehors est donc, sur ce bateau, rotatif, autour d’une pièce que j’avais déjà cassée et remplacée d’ailleurs … (pour les plus motivés, je vous encourage à revoir mes réels sur Instagram).
« Tire la chevillette, la bobinette cherra » comme l’écrivait Charles P. en 1697…
Pour pouvoir le faire tourner ce fameux bout-dehors, on a une « petite corde » qui permet de tirer depuis le cockpit sur ce qu’on appelle communément la « fourchette » et qui fait tourner le bout-dehors.
On tire et ça se déplie… facile !
Sauf qu’un jour, j’ai mis le pied sur la fourchette …. et Crac !
Une fois cassé, ça marche beaucoup moins bien, j’ai réparé en essayant de recoller, remettre un peu de bande carbone et de la résine, … bref, du bricolage, et évidemment ça a recassé, j’ai re-réparé, ça a re-recassé …
« Aux grands maux, les grands remèdes ! »
J’ai donc décidé de démonter tout ça, de ramener le bout-dehors chez moi afin de trouver une solution pérenne.
J’ai eu l’idée de récupérer une partie d’une des barres de flèches de l’ancien mât, tout en carbone. Après un peu de découpe, quelques vis, un peu de résine, j’ai pu refaire proprement la nouvelle fourchette.
Voici ce que ça donne une fois remis en place sur le bateau.
La longueur de plus de 3m est quand même impressionnante… J’espère que tout est fixé solidement !
Et une sortie en mer pour tester tout ça ….
teocamili 348, un Mini sur l'Atlantique 